Running Away Guillaume Viltard doublebass solo urn001 ‐ 09/2009 I said to my soul, be still, and wait without hope
For hope would be hope for the wrong thing; wait without love
For love would be love of the wrong thing; there is yet faith
But the faith and the love and the hope are all in the waiting.
(...)
For us there is only the trying. The rest is not our business.
T.S. Eliot ‐‐ Four Quartets
Recorded on May 1 & 2 2008 at Le Local (1, 2, 3, 4, 5 & 6), and May 3 2008 in Bouconne forest at 5am (7 & 8)
Mixing & Mastering Nicolas Carrière at studio l'Annexe, Castres

Each object is an unique and numbered art piece, the cover is compound of an magnet assembled double painted wood plank of 14x19 cm. Each plank is part of a larger art piece, dimension 140x95, painted by artist Zéhavite Cohen, 12 pieces was done, so there is 300 cds total.

Listen

  • Guillaume Viltard (doublebass)
  • Nicolas Carrière (recording, mixing, mastering)
  • Zéhavite Cohen (cover design, paintings, pictures)
  • Rémi Brassié (inside cover design)
  • Heddy Boubaker (production)
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    Press

    Frédéric Darricades, juillet 2018

    Ah les disques aimés !
    D'abord un objet : un rectangle de bois peint de couleurs vives épaisses. Deux planchettes rassemblées par des aimants aux quatre coins… La première parution de ce label étonne par son aspect, à l'encontre des présentations attendues. D'abord la peinture, puis la musique. Elle connaît les figures imposées, elle swingue, elle pompe, elle accueille, elle conforte. Mais qui fait jouir la contrebasse ? Le disque commence à cet endroit. Passé le temps pressé, la contrebasse râle les sons tremolos, hisse les stridulés. Elle est la maîtresse des cordes, son grand corps n'en finit pas d'épuiser les révolutions… Le musicien s'active autour, dessus, entre… La chambre reflète si bien les soupirs, qu'il faut en sortir pour éviter l'émeute. La forêt accueille les ébats. Après les transports, les oiseaux veillent sur l'endormie, alors que la sève se mêle en l'air au souvenir des appels rauques. Ce bois que vous aurez devant les yeux, dans vos mains, ne sera-t-il pas un peu de l'instrument, de sa table d'harmonie, après qu'il se fut embrasé ? Cette chaleur, vous en voulez encore ? Remettez-en dans la platine…

    Frédéric Darricades

    Touching Extreme, aout 2011

    This is one of those records where, after a while, I tend to look for the constituents of the sound rather than a strictly musical concept per se. The playing is at the same time physical and unspoken, placed in an area bordering with "regular" improvisation (including preparations) and Creative Sources-related settings. A lot of whispered harmonics; a general dearth of finished figures and phrases; thuds, honks, bounces and bumps; engrossing – if rare – subsonic moans and drones. Viltard surely likes conflict and ruggedness, yet he manages to make them coexist with a sort of underprivileged poetry that makes the whole not just listenable, but even moderately touching in certain occasions. The occasional participation of a wonderful selection of forest birds underscored by a faraway cuckoo (that's right, the guy went amidst the trees and the bushes to record) further enriches a CD that grows with subsequent listens, perfumed with integrity and revealing a number of interesting acoustic events.

    Massimo Ricci -- Touching Extreme

    Improjazz, janvier 2010

    Il vient de loin, à petits pas, soulève la poussière du chemin et s'approche de nous, titubant et grotesque, les bras tendus en une supplique muette. Puis il gémit, s'assied sur une pierre et pleure. Le silence s'ensuit, lourd de questions ouvertes. De sourds grondements naissent de sa poitrine et, dès lors, il chante, une mélodie pervertie à la récurrence tourmentée. Que faire sinon attendre qu'il nous parle, demande sa route, un verre d'eau ou l'asile pour la nuit ? Mais, déjà, sa voix s'est affermie. Il nous fustigerait presque, déçu qu'on ne l'ait pas encore compris, qu'on n'ait pas entendu qu'il ne faisait que passer et que, de cris en soupirs, ce n'est pas à nous qu'il s'adresse, mais à cette montagne, là-bas, au pied de laquelle il a décidé de creuser un trou pour mieux s'y étendre et mourir.
    Il nous en racontera, pourtant, des histoires à n'en pas croire son propre entendement, des cordes disloquées qui sonnent mieux après qu'on les a humiliées, des meubles fendus en leur centre d'où s'échappent encore les fantômes d'un passé flamboyant, des souvenirs d'un temps où la musique obéissait à d'inamovibles règles et l'urgence d'une révolution qui, de répétitions en silences, déboulonna les certitudes les mieux affirmées.
    Quand il nous eut dépassé, lorsqu'il eut rejoint le lieu de sa quête, il s'arrêta, embrassa la terre et creusa longtemps, avec rage et acharnement, un trou assez grand qui puisse les accueillir, lui et son instrument. Et l'herbe repoussa, enrichie de cet engrais imprévu, épais, saturé de mémoire et d'imaginaire.
    La seule fois que je vis Guillaume Viltard, auprès du saxophoniste Jack Wright et de l'électroniciste Grundik Kasyansky, je n'eus d'oreilles que pour cette contrebasse grinçante qui arrachait le son à la terre même, comme si l'instrumentiste avait souhaité s'y enfoncer à jamais. Et c'est exactement ce que je ressens à l'écoute de ce solo capté en mai 2008 au Local et dans la Forêt de Bouconne : une opiniâtreté dans la recherche qui ne faiblit jamais et dénote aussitôt la marque d'un artiste profondément authentique. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'Heddy Boubaker ait souhaité inaugurer son nouveau label avec un tel artiste ! Sa démarche mérite amplement les attentions qu'Un Rêve Nu porte à ses productions : un objet unique, illustré d'une oeuvre picturale élaborée dès la rencontre entre la plasticienne et le musicien, édité à peu d'exemplaires et destiné à durer bien longtemps après que les fichiers numériques du temps qui passe aient succombé au grand bug?
    [...]

    Joël Pagier -- ImproJazz

    Revue & Corrigée, décembre 2009

    [...] Ce disque est l'issue sonore et picturale d'une proposition du label à Guillaume Viltard, et ce que nous entendons est en quelque sorte un choix collectif, même si bien sur c'est Guillaume qui joue. Les morceaux, ou plutôt les moments choisis le sont par Guillaume Viltard, Heddy Boubaker et Nicolas Carrière qui s'est aussi occupé de tout le son (prises, mixage, mastering etc). Pour en finir avec les détails, qui n'en sont pas toujours, le disque a été enregistré en multi-microphonies. Ce qui nous est donné à écouter est un choix entre plusieurs prises simultanées d'endroits différents.
    Parfois on ne sait pas trop ce que c'est. C'est bon. C'est du son. C'est une oreille (une pensée) à l'affut de ce que des doigts (combien ?) ou un archet produisent, ou les deux, et nous invite à nous promener là dedans, dans le comment il les tord, comment il s'en amuse, s'en détourne, les abandonne. Et puis les reprend. Il y a des moments ou l'on est vraiment surpris de ce que sort cette bonne vieille contrebasse et c'est magique.
    La prise de son est très bonne. Par contre, je suis gêné par l'équilibre dans les prises extérieures entre les deux sources sonores, les sons ambiants et ce qui est joué. C'est bien sur très intéressant de se déplacer, de se baigner dans des sons dont on va s'imprégner pour notre jeu. A un moment on a vraiment une sorte d'agonie de vieux vaisseau (cachalot) dans la forêt qui est d'une étrangeté superbe.
    Parce que, je ne sais pas vous, mais quand j'écoute un disque ou un concert, je cherche toujours ce qui est à l'origine de ce que j'entends. Par ce qui est à l'origine, je veux dire pourquoi la ou les personnes font ces choix. Et je peux partir loin dans le comment, pourquoi... Vous l'aurez compris, je ne suis pas trop d'accord avec ceux qui disent que l'art n'a pas de message, n'est pas politique etc... Même si tout ça est à bien peser. Mais donc là en l'occurrence ce qui me gêne, c'est que j'ai l'impression que ce que j'entends, n'est pas ce que Guillaume entends (des résonances locales qui ne doivent pas aller jusqu'à ses oreilles ou bien moins, des bruits secs qui jaillissent dans le micro...). Et comme moi ce qui me passionne c'est son voyage, comment il le mène. Eh bien des fois ça me met comme une distance.

    Alors peut être que là on arrive à la question : &lquot; comment parler exactement du disque ? &rquot;
    Pour la réalisation de l'objet, très beau travail de mise en forme de la peintre Zéhavite Cohen, peintures différentes sur chaque disque et chacune des deux plaques de bois encadrant le C.D.
    Pour la musique s'agit il d'une vision du travail solo de Guillaume Viltard ou d'un disque solo ? J'ai envie de dire que ce n'est pas complètement un disque solo. C'est expliqué sur le site internet. Mais rien sur le disque sinon le lien vers le site internet. Il faudrait que cet aspect soit plus explicité sur le disque lui même. Sans gacher le travail de la plasticienne. Pas facile sans doute.

    Benoit Cancoin -- Revue & Corrigée

    Improjazz, octobre 2009

    Pas une course en avant, mais plutôt une magnifique assurance et une parfaite sérénité.

    Un Rêve Nu, nouveau label propose deux planchettes de bois assemblées avec des aimants, ornées recto-verso avec de la peinture colorée et en vis-à-vis, deux beaux collages sombres où trône la contrebasse derrière laquelle se cache Guillaume Viltard, un fantastique contrebassiste. Ah oui, j'oubliais sur un centre de caoutchouc, un cédé enregistré au Local et dans la forêt de Bouconne, les 1, 2 et 3 mai 2008. Foin de démonstrations virtuoses, mais une profonde qualité du travail de l'archet, du timbre, des glissandos, des harmoniques. Le label d'Evan Parker, Psi, nous avait régalé avec des albums solos de contrebasse John Eckhardt (Xylobiont) et de de John Edwards (Volune). Nos amis du Sud-Ouest (dont le très bon saxophoniste et activiste Heddy Boubaker) nous envoient le premier numéro, Running Away. C'est vraiment superbe, maîtisé, aérien, subtil. Guillaume a titré chaque morceau Local 1, Local 2, etc jusque 6 et puis Bouconne1 et 2, soit huit belles pièces développant dans le détail un aspect de jeu. Local 6 a de magnifiques traces de freinage qui procure un excellent moment. Dans la forêt de Bouconne, le fugueur nous lâche dans la nature et donne vraiment envie de revenir au début du disque. On ne se lasse pas de ses mélismes abstraits et merveilleux. Une sensibilité fine qui se traduit dans les inflexions rares des harmoniques. Si vous n'avez pas encore entendu parler de Guillaume Viltard, sachez qu'on en parle hors des frontières. A découvrir absolument.

    Jean-Michel Van Schouwburg -- ImproJazz

    [...] Evitant le piège du produit, de la chose calibrée et toisée, l'accueil dans l'enregistrement d'éléments sonores extérieurs à la musique fait du disque quelque chose de tout à fait distinct du concert qui évite traditionnellement ces parasites autant que possible. Le disque passe alors dans l'ordre de l'écrit, c'est à dire de la mise en mémoire et de la création d'une réalité trop précisément complexe pour être le fait instantané d'un seul. L'écrit a inauguré sur le papier une grande mutation que la pratique de l'enregistrement aborde peut-être à son tour, selon des modalités qui lui seront propres. L'écrit prend une autre forme quand la vue, c'est à dire l'étagement et la géométrie de la page, se substitue à un flux (passer du rouleau au codex et de la graphie continue à la séparation des mots et à la ponctuation). Quelque chose du même ordre nous est donné par le cd de Viltard, travail d'une équipe sur un objet singulier, écoute prêtée par plusieurs à la musique d'un seul, et apport plastique distinct de Zéhavite Cohen pour chaque disque.

    A l'écoute du disque, et c'est injuste, je me sens plus intéressé par le processus que par la musique de Viltard qui s'y prête sans rechigner (comme dans un roman on peut être happé par la style ou la structure plus que par l'histoire, les personnages ou les thèmes). Le contrebassiste, qui possède une puissante éloquence polyphonique, ne démérite pourtant en rien, évoquant par moments Peter Kowald ou Barre Philips.

    Noël Tachet -- ImproJazz

    Vital Weekly #700, octobre 2009

    [...] We find the CD slabbed between two parts of wood, that have photos on the inside, and handmade paintings on the outside. Both pieces of wood are held together by magnets. Nice work! [...] Some of the recordings were done in the open air, in the woods of Bouconne to be more precise. The other ones in some studio. Viltard proves himself as an improvisor with many extended techniques to his disposal. His music is from time to time very introspective, making it difficult to enjoy. But there are also many fantastic eruptions of soundimprovisation to be enjoyed here. The recordings that were done in the woods leave much room for the birds and environment, although it goes too far to speak of a dialogue with nature. On the other hand in my mind these outside recordings created the phantasy that the sounds produced by Viltard come from a horde of insects.

    Dolf Mulder -- Vital Weekly

    Free Albums Galore, 24 sept 2009

    Un Reve Nu is a new netlabel that specializes in experimental improvisational music. Their first album titled Running Away features eight tracks by Ivory Coast bassist Guillaume Viltard. These are solo efforts on the upright bass but there does appear to be some electronic effects on a few tracks. However the main attraction is Viltard's clear virtuosity in getting a wide range of emotion and sounds from this sometimes unwieldy instrument. Another interesting musical experiment that you will never hear from the commercial music concerns.

    Marvin P. Vernon -- Free Albums Galore

    Mr Délire, 15 sept 2009

    There are two aspects to this record I should discuss. First, the music: doublebass solos recorded in studio and in nature. Viltard masters a good range of extended techniques that allow him to explore the whole range of the instrument's sonic possibilities (some of which sounded new to my ears). His music is not particularly moving, but it stimulates the mind. Now, the object: Running Away is the first release on Un Rêve Nu, a label involved in art editions. The CD is packaged between two slabs of stratified wood, 19x14 cm, smooth on the inside faces where the cover and notes are printed, rough on the outside faces, which have been hand-painted. The pieces of wood are held together by four magnets. A unique design, marvelously executed.

    François Couture -- Monsieur Délire

    The Watchful Ear, 12 dec 2009

    [...]Running Away is great, gripping, exciting stuff that I can listen to over and over again[...]

    Read the full, long, accurate review of Richard

    Richard Pinnell -- The Watchful Ear